ENS LSH - Colloque - Pour une histoire critique et citoyenne, le cas de l’histoire franco-algérienne

Pour une histoire critique et citoyenne
Le cas de l’histoire franco-algérienne

20, 21, 22 juin 2006


LABANCA Nicola

Université de Sienne (Italie)

Un colonialismo diverso ? Les historiens italiens et le poids de l’idéologie coloniale

Session thématique « Une histoire idéologique ? »

Jeudi 22 juin 2006 - Matin - 9h-11h - Salle F 08

Résumé de la communication

Tandis que la France discute la loi n° 258 du 23 février 2005, l’Italie, au cours de ces dernières années, a été contrainte de réexaminer à plusieurs reprises son propre passé colonial. Les controverses relatives à l’usage des gaz pendant la guerre d’Éthiopie de 1935-1936, les discussions concernant la restitution de l’obélisque d’Axum a l’Éthiopie, ainsi que certaines photographies représentant des soldats italiens en opération en Somalie en 1992-1993 occupés à torturer des citoyens somaliens, les zones de silence qui entourent la dernière guerre entre l’Éthiopie et l’Érythréen en 1999-2000, et enfin - plus récemment - les polémiques suscitées par le « tee-shirt raciste » d’un ministre du gouvernement italien, qui, semble-t-il, aurait été l’une des causes des émeutes de Bengasi en février 2006, ne constituent qu’une part des épisodes qui ont agité l’opinion publique italienne et contraint les Italiens à se replonger dans leur propre passé colonial.

Cette communication entend analyser le rôle des historiens italiens lors de ces événements, leurs paroles et leurs silences, l’état des études historiques italiennes sur la colonisation. La question de fond est indiquée dans le titre : le colonialisme italien a-t-il réellement été si différent de celui des autres pays européens ? À quel point les historiens italiens ont-ils réussi à « démonter » le mythe des Italiani, brava gente (« Italiens, ces braves gens ») en ce qui concerne les colonies également ? Quel est le poids de la survie de l’idéologie coloniale dans l’Italie postcoloniale ?

Une bibliographie indicative des travaux de l’auteur (livres et articles)

Nicola Labanca (Florence, 1957) étudie maintenant depuis plus de vingt ans l’histoire de l’expansion coloniale (et l’histoire militaire) de l’Italie contemporaine.

Il est l’auteur d’une histoire générale de la colonisation et du colonialisme italien, Oltremare. Storia dell’espansione coloniale italiana, Bologne, il Mulino, 2002, et, plus récemment, d’une étude sur la mémoire italienne de l’invasion en Éthiopie : Una guerra per l’impero. Memorie dei combattenti della campagna d’Etiopia (1935-1936), Bologne, il Mulino, 2005.

Il avait déjà écrit une histoire du premier colonialisme italien : In marcia verso Adua, Turin, Einaudi, 1993, et une étude sur la mémoire populaire italienne des colonies : Posti al sole. Diari e memorie di vita e di lavoro dall’Africa italiana, Rovereto, Museo storico della Guerra, 2001.

Il a dirigé (avec Pierluigi Venuta) deux volumes sur les études italiennes relatives à la Libye coloniale : Un colonialismo, due sponde del Mediterraneo. Atti del seminario di studi storici italo-libici, Pistoia, CRT, 2000 ; et Bibliografia della Libia coloniale, Florence, Olschki, 2004.

Il a supervisé des études sur l’histoire culturelle et sociale du colonialisme italien : il y a presque quinze ans maintenant (sous sa direction) L’Africa in vetrina. Storie di musei e di esposizioni coloniali in Italia, Trévise, Pagus, 1992 ; et, plus récemment La Libia nei manuali scolastici italiani (1911-2001), Rome, Istituto italiano per l’Africa e l’Oriente, 2003 [novembre 2004] ; ainsi que (toujours sous sa direction) Militari italiani in Africa. Per una storia sociale e culturale dell’espansione coloniale, Naples, Esi, 2004.

Il s’est intéressé à la photographie comme source pour l’histoire de la colonisation italienne avec (sous sa direction) Un nodo. Immagini e documenti sulla repressione coloniale italiana in Libia, Manduria, Lacaita, 2002 ; et (sous sa direction et en collaboration avec Angelo Del Boca) L’impero africano del fascismo. Nelle fotografie dell’Istituto LUCE, Rome, Editori riuniti, 2002.

Il est codirecteur du semestriel I sentieri della ricerca (Les sentiers de la recherche), dirigé par Angelo Del Boca.

Il est président du Centro Interuniversitario di Studi e Ricerche Storico-Militari (Centre Inter-universitaire d’Études et de Recherches Historiques-Militaires).



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