Pour une histoire critique et citoyenne
Le cas de l’histoire franco-algérienne
20, 21, 22 juin 2006
École des hautes études en sciences sociales
Mardi 20 juin 2006 - Après-midi - 14h30-16h30 - Salle F 05
Résumé de la communication
Au-delà de son utilisation sociale et politique, l’arabisation repose sur un mythe de la langue arabe dont les composantes doivent être questionnées. Pour les ‘ulamâ’, la langue arabe, qu’ils opposent aux langues populaires, est référée à une renaissance algérienne dont la mise en œuvre comporte aussi un versant religieux : un islam « réformé » rationalisé, opposé aux « superstitions confrériques » supposées maintenir le peuple dans l’ignorance. Cette conception élitaire de la langue va se transposer, dans la politique d’arabisation pratiquée par le Front de libération nationale, en des options hostiles aux langues parlées, options qui ont bloqué la promotion d’une synthèse culturelle algérienne. La politique suivie de nos jours reste fondée sur un lien entre islam et langue arabe, dans lequel la méconnaissance du passé musulman vivant et son identification à un système rigide gêne l’intégration de la langue arabe à un environnement multilingue qui est la réalité des sociétés d’aujourd’hui.
Publications
Nédroma, l’évolution d’une médina, Leyde, Brill, 1976.
Arabisation et politique linguistique au Maghreb, Paris, Maisonneuve et Larose, 1983.
« Les enjeux de la question des langues en Algérie », in Les langues de la Méditerranée, R. Bistolfi (dir.), Paris, L’Harmattan, 2003, p. 141-165.
Bibliographie complémentaire sur le site personnel de Gilbert Granguillaume