ENS LSH - Colloque - Pour une histoire critique et citoyenne, le cas de l’histoire franco-algérienne

Pour une histoire critique et citoyenne
Le cas de l’histoire franco-algérienne

20, 21, 22 juin 2006


SIARI-TENGOUR Ouanassa

Université Mentouri, Constantine

Les dirigeants de l’Aurès-Nemencha (1954-1957)

Session thématique « La guerre d’indépendance algérienne (1954-1962) »

Mercredi 21 juin 2006 - Après-midi - 14h00-16h00 - Salle F 106

Résumé de la communication

Entre le 1er novembre 1954 et la disparition de Mostefa Ben Boulaïd au mois de mars 1956, la zone 1 qui recouvre la région de l’Aurès-Nemencha a connu plusieurs dirigeants que nous proposons de présenter : Bachir Chihani, Omar Ben Boulaïd, Adjel Adjoul, Abbas Laghrour, etc.

Quelques-unes de ces figures sont connues des chercheurs. Mais ce n’est pas faire double emploi que d’investir à nouveau le territoire de la biographie politique, à la lumière de nouveaux matériaux et de nouvelles approches. Il est en effet possible d’envisager une histoire des parcours individuels, de reprendre leur analyse à partir des processus sociaux où interférences individuelles, contraintes institutionnelles et contexte historique se croisent. Mostefa Ben Boulaïd (1917-1956) et ses successeurs ont assumé une fonction de commandement et de représentation que l’on peut considérer comme une instance de mise en scène de l’organisation politique à laquelle ils ont appartenu, dans notre cas le Front de libération nationale. L’intérêt de manier une telle catégorie est de nous permettre d’étudier les mécanismes des représentation propres au chef militaire et au chef politique sans pour autant ignorer la complexité de son expérience sociale dans bien d’autres domaines de la vie. Il est à peu près sûr que si nous voulons appréhender le groupe des chefs de l’insurrection et comprendre les rôles qu’ils ont été appelés à assumer durant la guerre, nous devons nous intéresser à la manière dont se sont construites les relations entre eux, tout en ne perdant pas de vue que celles-ci englobent aussi les conflits et les affrontements. Ce qui suppose qu’ils n’avaient pas le monopole politique et que des formes de négociations ont abouti tantôt à un accord tantôt à un désaccord. D’où des recompositions sociopolitiques tenant compte à la fois des pressions locales et des besoins de la configuration nationale.

Ce travail préliminaire sur les dirigeants de l’Aurès-Nemencha englobe la période où la zone 1 gère ses problèmes intérieurs en l’absence de toute intervention extérieure. La figure charismatique de Mostefa Ben Boulaïd fait l’unanimité de toute l’élite politico-militaire qui se trouve réunie à ses côtés à la veille et au lendemain du 1er novembre 1954. L’arrestation de Mostefa Ben Boulaïd - février 1955 - inaugure l’ère de profondes dissensions entre prétendants au pouvoir, dissensions qui semblent rentrer dans l’ordre après son évasion de la prison du Coudiat de Constantine - novembre 1955. La crise renaît, au lendemain de sa mort, au mois de mars 1956. Nous verrons comment les premiers insurgés de novembre ont tenté de régler seuls, le problème de la succession à Mostefa Ben Boulaïd, avant que les décisions adoptées au congrès de la Soummam - août 1956 - ne viennent aggraver une situation, déjà fortement brouillée par les ambitions des uns et des autres d’une part et par la prégnance du régionalisme d’autre part.

Publications

-  « Dits et non-dits dans les mémoires de quelques acteurs de la guerre d’Algérie » , WOCMES, Université de Mayence, septembre 2002.

-  « Conditions économiques et positions politiques dans l’Algérie des années 1930 », in Crises et rupture en histoire. Travaux & Documents, D. Tartakowsky (dir.), Université Vincennes-Saint-Denis-Paris 8, 2002.

-  « La municipalité de Constantine de 1947 à 1962 », Bulletin de l’IHTP, 83, juin 2004.

-  « La guerre d’Algérie à l’épreuve de l’écrit », in Regards croisés sur la guerre d’Algérie, L. Ibrahim-Lamrous et C. Milkovitch-Rioux (dir.), Clermont-Ferrand, Université Blaise Pascal, 2005.

-  « Zones interdites et camps de regroupement dans l’Aurès, 1954-1962 », colloque, novembre 1954, centre universitaire Khenchela, 22-23 novembre 2OO4.

-  « Les réactions immédiates des autorités françaises au lendemain du 1er novembre 1954 » in Le 1er novembre 1954 : la nuit rebelle, Alger, La Tribune, 2004.

-  « Adjel Adjoul 1922-1993 : un combat inachevé », Insaniyat, 25-26, 2004.

-  « La guerre des femmes : exemple de l’Algérie, 1954-1962 » , journée d’études Femmes et violences, Institut Maghreb Europe, juin 2005.

-  « Les élites municipales et la construction du politique en Algérie durant la période coloniale », colloque La pensée politique en Algérie, salon du livre Alger, septembre 2005.

-  « Les années algériennes de Roger Léonard, gouverneur général de l’Algérie, 1951-1955 », rencontre Les grands commis de l’Empire colonial français, Université Blaise Pascal, octobre 2005.

-  « Les premiers réseaux de la résistance à Tlemcen, 1954-1955 : logiques d’un soulèvement », Hommage à Sid Ahmed Inal, Ecolymed-Université de Tlemcen, 2006.



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